Après un mois de mars très positif, les marchés corrigent début avril en raison de la dégradation de la situation au Moyen-Orient et en Europe, et d’un changement de perspective sur les taux d’intérêt américains.

Tout d’abord au Moyen-Orient, la tension est à son comble entre l’Iran et Israël, après la première salve de missiles tirés ce week-end en direction d’Israël. Heureusement sans conséquences au sol, il est possible que cela s’arrête là car les États-Unis pèsent de tout leur poids pour éviter qu’Israël ne réponde. La situation reste évidemment explosive, mais une guerre ouverte entre les deux pays n’est pas certaine.

Ensuite en Europe, la possibilité d’un moindre engagement des États-Unis aux côtés de l’Ukraine semble affirmer la volonté des pays européens à intervenir, via un soutien militaire accru en matériel et peut-être même en hommes. Certains observateurs anticipant une nouvelle offensive russe dans les semaines à venir, les risques de confrontation directe entre la Russie et les pays membres de l’OTAN se font plus réels.

Sur le plan économique, les nouvelles sont bonnes car la locomotive américaine tourne toujours à plein régime. Mais l’inflation ne baisse pas assez vite. La probabilité d’une baisse des taux dès le mois de juin s’éloigne donc, car la Federal Reserve ne veut prendre aucun risque sur le sujet de l’inflation.

Tous ces éléments conduisent naturellement à un regain de prudence de la part des investisseurs et à une hausse de la volatilité des marchés. Et comme nous le rappelle Jamie Dimon (CEO de JP Morgan), plusieurs forces inflationnistes sont à l’œuvre en ce moment : les dépenses des Etats, la remilitarisation du monde, la relocalisation des outils de production, la transition écologique et la hausse des coûts de l’énergie. Il faut donc, selon lui, se préparer à des scénarios aussi divers que des taux à 8 % ou des taux à 2 %. Il convient donc de rester très prudent sur les placements obligataires et sélectif sur les placements actions.

Emmanuel Domange 18 avr. 2024