Rétrospective 2022

Alors que début 2022, les investisseurs étaient positionnés pour une année de transition, anticipant une hausse des taux directeurs d’environ 1%, répartie tout au long de l’année, la situation a rapidement changé avec le déclenchement de la guerre en Ukraine et la politique zéro-covid en Chine. Les banquiers centraux ne pouvaient alors plus considérer l’inflation comme un phénomène transitoire et se sont vus contraint de réagir vite et fort, initiant le cycle de hausse des taux le plus rapide de l'histoire. 

Les conséquences pour les marchés ont été sévères, tant pour les actions que pour les obligations. 

Les indices actions ont ainsi terminé l’année avec des performances allant de -12,9% en Europe (DJ Stoxx 600), à -19,4% aux Etats-Unis (S&P 500), et même -33,1% pour le NASDAQ, l’indice américain le plus dynamique, Des titres incontournables ont enregistré des baisses sévères : Apple -26%, Microsoft -28%, Google -38%, Amazon -49%, Facebook -64%. 

Sur le marché obligataire, les performances ont été également très négatives comme pour les emprunts d’Etat européens 7-10 ans (-17,8%) ou les obligations d’entreprises européennes (-13,8%). 

Les seuls réels refuges en 2022 étaient les valeurs du secteur de l’énergie et certaines valeurs défensives ou dites « values ».

Dans ce contexte très volatil, notre sélection de gérants libres a plutôt bien résisté. En revanche, nos sélections de gérants d'actions européennes et internationales ont largement souffert de leur biais en faveur des petites capitalisations de croissance. Ce segment de marché, selon nous le plus performant sur le long terme, a subi de plein fouet l’ajustement des valorisations. 

Pour 2023, les perspectives restent incertaines, en particulier en raison des risques géopolitiques mais également en raison de l'incertitude sur les résultats des entreprises. Mais un scénario positif n’est pas à exclure. La forte remontée des taux touche probablement à sa fin, et les températures hivernales très douces ont évité la crise énergétique tant redoutée. Avec la réouverture de l’économie chinoise et la bonne dynamique du marché du travail aux Etats-Unis, le scénario d’un atterrissage en douceur pourrait être celui à privilégier pour cette nouvelle année.

 

Léopold Delaage 24 Jan. 2023