Un mois de septembre difficile

Enthousiastes un jour, anxieux dès le lendemain, les marchés vivent une rentrée agitée. Leur principale préoccupation, l’inflation, ne montre aucun signe de fléchissement durable. Et le message des banques centrales étant très clair et très ferme, chaque indicateur économique négatif envoie les marchés vers de nouveaux plus bas. Le mois de septembre s’est ainsi terminé sur une baisse moyenne de 7% des indices actions.

A cela s’ajoute les déboires sur le marché obligataire. L'envolée des taux d’intérêt ces derniers mois a mis la sphère financière sous pression. Par exemple en Europe, le taux moyen des emprunts « Investment Grade » est passé de 0% à 3,5%. C’est un choc auquel les grandes institutions financières doivent s’adapter, car il entraine avec lui des problématiques de solvabilité mais aussi des appels de marge massifs sur des produits dérivés. C’est donc un sujet majeur à surveiller.

Sur le front géopolitique, les nouvelles ne sont pas encourageantes. Les récentes attaques de missiles russes sur l’Ukraine et la mobilisation de nouvelles troupes font craindre un dérapage de la situation. Si la Chine a récemment pris ses distances vis-à-vis de la Russie, il n’en est pas de même de l’Arabie Saoudite qui s’est ouvertement opposé aux Etats-Unis via l’Opep, en annonçant une réduction prochaine de sa production de pétrole. La situation énergétique de l’Occident risque en conséquence de se détériorer un peu plus.

Les mauvaises nouvelles sont donc nombreuses, mais nous n’observons pas encore de panique sur les marchés, à l’exception peut-être du marché obligataire. Les cours recommencent à devenir attractifs tant sur la sphère obligataire que sur les marchés des actions, mais nous restons prudents car nous n’avons pas assisté à un vrai dérapage des valorisations qui constituerait un point d’entrée solide pour les investisseurs de long terme.

 

Emmanuel Domange 17 oct. 2022