La tendance est restée bonne au mois d’août. Les marchés actions, avec une hausse d’un peu plus de 2%, ont atteint de nouveaux sommets, portés par des flux d’investissement qui n’ont pas d’autre destination aussi rentable que les actions. Mais depuis le début du mois de septembre, nous observons un certain flottement. Si à première vue, c’est la propagation du variant delta aux Etats-Unis et en Asie qui inquiète, c’est surtout l’absence de nouveaux catalyseurs haussiers qui incite les investisseurs à se dégager quelque peu. Car les trois grands vents porteurs de ces derniers mois commencent à faiblir.

 

En premier lieu, les politiques monétaires. Jusqu’ici les banquiers centraux ont réussi à maintenir des flux de liquidités importants. Mais les tensions inflationnistes se font plus pressantes. Si les chiffres de l’inflation des mois de septembre et d’octobre ne montrent pas d’amélioration, ils devront déclencher le fameux « tapering » (to taper : aller en diminuant), le durcissement des conditions monétaires. Les marchés actions pourront tout à fait absorber cette nouvelle trajectoire monétaire, mais il faudra que le resserrement soit graduel. Tout choc sur le marché des taux conduirait immanquablement à une nette correction sur les actions.

 

En second lieu, les politiques budgétaires. Après les multiples plans de soutien aux économies de ces derniers mois, les marchés espèrent encore un nouveau plan de relance de 3 500 milliards aux Etats-Unis. Mais il n'est pas certain qu'il voit le jour car Joe Biden a été affaibli politiquement par déroute américaine en Afghanistan. La majorité très fine dont il dispose au Congrès pourrait donc être insuffisante. De plus, toujours aux Etats-Unis, les aides directes aux ménages (dont une partie se dirigeait directement vers les marchés actions) se terminent en ce moment. C’est donc un flux de moins en faveur de la consommation et de l’investissement.

 

Enfin, la Chine. Xi Jinping affirme désormais sa ligne politique de « prospérité commune ». Centrée sur la redistribution des richesses et un contrôle accru du secteur privé, cette politique trop centralisée fait courir un risque majeur à la capacité d’innovation du pays. Confrontée actuellement à une crise démographique majeure, la Chine deviendrait ainsi une économie nettement plus vulnérable, notamment à une crise de la dette.

 

En conclusion, la révolution technologique et écologique en cours est puissante et devrait permettre aux économies de surmonter sans problème des périodes un peu plus floues politiquement. Mais rien n’éliminera des périodes de craintes et de volatilité.

Ainsi, les marchés étant actuellement à des cours très satisfaisants, les investisseurs ayant des besoins financiers à court terme ou les plus prudents pourront prendre des bénéfices ou les basculer sur notre sélection de gérants libres dont les gérants, bien qu’exposés aux actions, ont des outils de protection contre des scénarios baissiers prononcés. En revanche, les investisseurs à long terme devraient rester investis en actions, car c’est ainsi qu’ils réaliseront la meilleure performance dans la durée…

Nathalie de Chabot Tramecourt 16 Sep. 2021